Réseaux sociaux : quel est le réseau social le plus utilisé par la génération Z ?

TikTok n’a pas seulement changé la donne, il a déplacé les lignes. Plus de 60 % des 16-24 ans français s’y connectent régulièrement, devançant pour la première fois Instagram sur la fréquence d’utilisation quotidienne. Derrière ce chiffre, une révolution silencieuse : les pratiques se morcellent. Snapchat garde son statut de messagerie privée favorite, alors que BeReal, la nouvelle venue, s’impose en outsider mais de façon très inégale d’un pays à l’autre.

Les anciens géants, Facebook en tête, se font lentement éclipser par cette vague générationnelle. Les habitudes évoluent en permanence, portées par une exigence d’authenticité, le succès des formats courts et ce besoin presque viscéral d’échanger sans filtre et sans délai.

Panorama 2025 : comment la génération Z façonne les usages des réseaux sociaux

Impossible de parler du numérique sans évoquer le rôle moteur des 16-25 ans. D’après l’enquête annuelle de Diplomeo menée avec BDM, Instagram règne en maître dans le classement des réseaux sociaux : 81 % des jeunes français y sont actifs en 2024. Ce leadership tranche nettement avec les préférences des générations précédentes, où Facebook conserve encore une place de choix chez les millennials, la génération X ou les baby-boomers.

Snapchat s’accroche à la seconde marche du podium, rassemblant 74 % des jeunes, tandis que TikTok poursuit son irrésistible ascension. Aujourd’hui, 60 % des 16-25 ans utilisent TikTok, contre 52 % en 2021. Cette progression est encore plus marquée chez les moins de 20 ans, séduits par des formats courts et percutants. Les chiffres du rapport YouGov d’avril 2024 confirment cette dynamique et insistent sur la rapidité avec laquelle les usages évoluent.

Voici comment se répartit l’utilisation des plateformes majeures :

  • Instagram : 81 % d’utilisateurs chez les 16-25 ans
  • Snapchat : 74 %
  • TikTok : 60 %
  • YouTube : 62 %
  • Facebook : 38 %

Facebook perd du terrain à une vitesse impressionnante : 76 % des 16-18 ans ont déjà tourné la page. Dans le même temps, YouTube s’impose comme la plateforme vidéo de référence : près d’un quart des jeunes y passent plus de six heures chaque mois. LinkedIn n’est plus réservé aux professionnels aguerris : 43 % des jeunes l’utilisent, que ce soit pour préparer leur orientation ou dénicher un premier emploi.

De nouvelles plateformes, BeReal, Pinterest, WhatsApp, s’inscrivent dans cette volonté de trouver des espaces différents, à l’écart des codes traditionnels. Résultat : le paysage français des réseaux sociaux ressemble à un patchwork mouvant, façonné sans cesse par une génération qui impose ses propres règles.

Quels réseaux sociaux séduisent vraiment la génération Z aujourd’hui ?

Le verdict est sans appel : chez les 16-25 ans, Instagram survole la concurrence. Huit jeunes sur dix y sont présents, et le chiffre grimpe à près de 90 % chez les 16-18 ans. Pourquoi un tel engouement ? Pour la force de l’image, l’accès direct à une communauté, la possibilité de dialoguer avec des créateurs de contenus et des pairs. Snapchat arrive en deuxième position, fidèle à son ADN d’instantanéité et de confidentialité, deux atouts qui parlent particulièrement à la jeune génération.

TikTok bouscule les codes à grande vitesse. Avec 60 % d’utilisateurs dans la génération Z, le réseau transforme la façon de consommer et de créer du contenu. Les formats très courts, la viralité, l’énergie brute : TikTok devient le laboratoire des tendances, notamment chez les moins de 20 ans.

Juste derrière, YouTube maintient sa force d’attraction : 62 % des jeunes s’y retrouvent, même si l’approche reste plus passive, centrée sur le divertissement ou l’apprentissage. Facebook, lui, décroche nettement : seuls 38 % des 16-25 ans y ont encore un compte actif, et la désertion est spectaculaire chez les plus jeunes.

D’autres réseaux s’installent dans le paysage, chacun avec sa spécificité : BeReal (23 %), Pinterest (40 %), LinkedIn (43 %). Cette fragmentation traduit une envie de multiplier les espaces d’expression, de se regrouper autour d’intérêts communs ou de saisir de nouvelles opportunités. La génération Z choisit ses plateformes en fonction de l’usage : créativité, instantanéité, réseautage, découverte ou mobilisation.

Entre divertissement, expression et engagement : les nouvelles attentes des jeunes utilisateurs

La génération Z ne se contente pas d’un seul usage : elle mélange divertissement, affirmation de soi, partage de causes et quête de sens. Les chiffres sont parlants : 75 % discutent avec leurs amis sur les réseaux, 68 % veulent se détendre, 66 % s’y informent et 32 % suivent des artistes. Ces multiples motivations redéfinissent la notion de communauté : les plateformes sont à la fois des lieux de lien social et des espaces de création ou de débats.

Derrière le flux continu de vidéos et de stories, une attente émerge : celle de contenus utiles ou inspirants. Presque un jeune sur deux s’appuie sur les réseaux pour trouver des réponses concrètes, préparer son orientation ou décrocher un stage. LinkedIn s’impose doucement dans cet écosystème, avec une utilisation marquée par la préparation à la vie professionnelle.

Mais tout n’est pas rose dans ce quotidien ultra-connecté. 16 % des jeunes ont déjà connu le cyberharcèlement, un chiffre plus élevé chez les filles. L’impact sur la santé mentale est réel : 63 % constatent une baisse de concentration liée à leur usage des réseaux, 42 % souffrent de comparaisons défavorables, 31 % évoquent de l’anxiété ou du stress. Face à cette pression, les suppressions de comptes ou d’applications se multiplient.

Voici ce qui motive les jeunes à supprimer une application :

  • 53 % estiment qu’elle n’a plus d’utilité
  • 48 % jugent le contenu peu attractif
  • 26 % veulent limiter leur temps en ligne
  • 12 % souhaitent protéger leurs données personnelles

La génération Z jongle ainsi en permanence entre envie de connexion et nécessité de se préserver, entre expression et protection de l’intimité.

Jeune femme gen z souriante avec smartphone dans sa chambre

Stratégies gagnantes pour toucher la génération Z sur leurs plateformes favorites

Pour approcher cette génération, il faut la rejoindre là où elle vibre : Instagram, Snapchat, TikTok, YouTube. La créativité fait la différence, bien avant toute logique publicitaire. Les marques l’ont bien compris : elles s’associent désormais à des micro-influenceurs, figures crédibles aux yeux des jeunes, capables de leur parler sans filtre, loin des campagnes trop léchées ou artificielles.

Sur Instagram, l’image et l’authenticité priment. Il s’agit de proposer des contenus incarnés, suffisamment forts pour susciter l’adhésion ou l’identification. TikTok impose son propre rythme : place à la spontanéité, à l’humour, au détournement, mais aussi à la transmission de conseils très concrets. Les créateurs qui s’y distinguent savent accrocher dès les premières secondes, puis instaurer un vrai dialogue, grâce aux commentaires ou aux duos.

Snapchat joue la carte de la proximité : stories éphémères, interactions personnalisées, échanges privés. Même les acteurs de l’éducation, épaulés par des organismes comme Ekole, investissent désormais ces espaces pour partager des conseils sur l’orientation ou la recherche de stage, en s’adaptant au ton et aux usages attendus.

Pour s’y retrouver, voici quelques leviers qui font la différence auprès de la génération Z :

  • Impliquer les jeunes dans la création de contenu
  • Privilégier des formats courts, vivants et interactifs
  • S’appuyer sur des micro-influenceurs pour une communication sincère et de proximité
  • Adapter le ton et le rythme à chaque plateforme

La génération Z attend de la sincérité, de la transparence, parfois de l’humour, mais surtout une esthétique accessible. Les stratégies qui fonctionnent sont celles qui créent un vrai lien, qui donnent la parole, loin des messages impersonnels et standardisés. Autrement dit, il s’agit moins de cibler que de comprendre, moins d’imposer que de dialoguer. C’est là que tout se joue, et que les réseaux sociaux révèlent leur nouveau visage.

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